Lauréat du 31e Concours de nouvelles

 

XYZ. La revue de la nouvelle est heureuse de remettre un prix de 2 000$ ainsi qu’une adhésion d’un an au Centre québécois du P.E.N. international au lauréat de son 31e concours de nouvelles, Rémi-Julien Savard. Le jury a été conquis par les personnages de ce récit plein de silences. Sans fioritures ni pathos, mais plongé dans une lumière crue de vérité – et sous un soleil caniculaire –, ce récit raconte la solitude et l’échec, la fragilité aussi et l’amour qu’on ne sait dire.

« Si doux » met en scène des hommes, dans un garage de Québec. L’un d’eux, sans qu’il n’y paraisse, est ravagé par une séparation douloureuse. Ce dernier raconte néanmoins le quotidien de Sea-Doo, un pauvre d’esprit qui vient régulièrement chevaucher une épave de motomarine qui gît depuis longtemps dans la cour de la shop. D’une écriture à la fois épurée et empathique, « Si doux » permet de donner à ces hommes qui n’ont pas appris à nommer leurs sentiments la complexité qui convient. Le jury, composé de Louis-Philippe Hébert, de David Clerson et de Christiane Lahaie, a trouvé dans ce récit l’expression d’un trouble aigu, celui de la parole inaccessible, trouble que le nouvelliste sait toutefois transcender par l’écriture.

 

Titulaire d’une maîtrise en recherche et création littéraire à l’Université du Québec à Chicoutimi, Rémi-Julien Savard a également étudié la musique au Conservatoire de Québec et possédé un groupe de musique nommé Cubicule. Il a publié des textes de prose et de poésie dans des revues. Sa nouvelle « Le tour de Maude en 80 jours » lui a valu en 2015 le premier prix du concours Damase-Potvin. Dans la dernière année, il a coécrit avec Jonathan Sonier une série de chansons dans le cadre du projet La vibe de la place, subventionné par le Conseil des Arts du Canada.

« Si doux », à lire dans le no 147 de XYZ. La revue de la nouvelle dont le thème est « Algorithmes ».



« Tout le monde l’appelait Sea-Doo. On le voyait presque tous les jours d’été. Dès le matin, il était là, assis sur sa machine, sa monture jaunie par le temps. Il s’agissait d’une vieille motomarine qui traînait depuis des années sur un remblai de terre, sur le côté du terrain. Elle avait fini par être oubliée, et on ne l’avait jamais ramassée. Puis Sea-Doo était arrivé, avec son silence, son linge sale et ses verres à café, il était venu s’asseoir dessus. Il ne faisait que ça, la monter, à la journée longue. »

« Si doux », Rémi-Julien Savard

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